Annulation de la COP 25 : Le Chili face à une révolte qui dévoile un profond mal-être social - par Nour Antaki

Depuis le vendredi 18 octobre 2019, Santiago, la capitale du Chili, qui devait accueillir la COP 25 en décembre, fait l’objet de grandes manifestations. Une des causes : l’augmentation du prix des transports en commun, et plus particulièrement celui du métro. Mais ce n’était que le déclenchement ; le soulèvement social est en fait contre un système socio-économique inégalitaire qui inclut également corruption, discrimination contre les populations indigènes, et bien d’autres choses.
La première semaine suivant l’annonce de l’augmentation du prix des transports s’est transformée en violents affrontements entre les forces de l’ordre et la population. Aujourd’hui, le 31 octobre 2019, le mouvement de contestation est toujours présent, luttant pour démontrer un malaise social présent depuis déjà quelques années. Et elle a provoqué un fait inédit dans l’histoire des négociations climatiques : l’annulation de la COP 25.
Station de métro Santa Ana fermée. Image : Wikipédia.
L’augmentation du prix du métro n’est que l’élément déclencheur du mouvement de contestation
Le Président Sebastián Piñera a annoncé récemment l’augmentation de différents tarifs, dont celui du ticket de métro à Santiago. Il passerait de 800 à 830 pesos, soit 1.04 euros (Le Monde, 2019). En réponse à cela, depuis vendredi 18 octobre 2019, des manifestations ont eu lieu dans la capitale pour protester contre cette réforme, trouvée « injuste » par la population. Manifestations qui se sont transformées en violents affrontements entre les militaires et la population et qui ont fait, à ce jour, 20 morts (50 selon des sources non-officielles) et plusieurs milliers de personnes arrêtées (Courrier international, 2019). Le Président a déclaré l’état d’urgence à Santiago et a fermé toutes les stations de métro le week-end du 19 et 20 octobre 2019 (BBC, 2019). Le dimanche 27 octobre 2019, le couvre-feu et l’état d’urgence étaient toujours en vigueur.
Néanmoins, suite à la tournure des événements, M. Piñera avait décidé samedi 19 octobre de suspendre l’augmentation du prix du métro. Mais les manifestations ne se sont pas calmées pour autant (BBC, 2019). L’origine du mal-être social est bien plus profonde que l’augmentation de 3 centimes d’euros du ticket de métro. Le pays présente de fortes inégalités sociales et économiques ; le salaire minimum est de 423$ par mois (CNN, 2019) et, selon l’Institut National de Statistiques Chiliennes, la moitié des travailleurs gagnerait un salaire égal ou inférieur à 562$ par mois. La question de l’augmentation du prix du métro est donc cruciale pour cette grande partie de la population ; les classes sociales les plus pauvres consacreraient presque 30% de leur salaire aux transports (BBC, 2019).
Les manifestations ont été déclenchées par l’augmentation du prix du métro, mais elles sont en réalité un soulèvement contre un système socio-économique inégalitaire, contre la corruption, contre la discrimination des populations indigènes,… La question des transports n’est donc qu’une partie minime du problème. Le Chili est en fait le pays le plus inégalitaire de l’OCDE. Le revenu des 10% les plus riches est 26 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres (Le Petit Journal, 2016). Le pays fait également face à d’autres problèmes comme l’accès à l’enseignement et la sécurité sociale, entre autres.
Le 21 octobre, le président a annoncé un ensemble de mesures pour répondre à la colère des manifestants. Mais cela n’a pas apaisé les tensions. Ainsi, vendredi 25 octobre 2019, plus d’un million de personnes sont sorties manifester dans les rues de Santiago (Le Monde, 2019). Aujourd’hui, 31 octobre 2019, la COP 25 a été annulée.
La COP 25 annulée
Mercredi 30 octobre 2019, le président Sebastián Piñera a annoncé l’annulation de la COP 25 (Le Monde, 2019). C’est un fait inédit dans l’histoire des négociations climatiques. La COP 25 est en effet un événement de grande ampleur internationale, qui accueille plus de 30,000 personnes.
Le Chili avait été désigné en 2018 comme pays hôte de cette COP, après le retrait de la candidature du Brésil. Mais les manifestations actuelles ont révélé qu’il abrite en fait un système socio-économique inégalitaire –parmi d’autres problèmes, comme mentionné auparavant- provoquant un mal-être social profond ancré depuis des années. Cela laisse à réfléchir ; . La Conférence, qui devait avoir lieu en décembre dans la capitale, n’allait très probablement pas être la bienvenue en pleine révolte sociale.
Sources :
Courrier international. (24 octobre 2019). Manifestations. Au Chili, les timides mesures sociales du gouvernement ne règlent rien.
Le Monde. (19 octobre 2019). Chili : état d’urgence après de violentes manifestations due à la hausse du prix du métro.
Le Monde. (26 octobre 2019). Chili : plus d’un million de manifestants mettent le gouvernement sous pression.
Le Monde (30 octobre 2019). Après le recnoncement du Chili, la COP25 sur le climat peut-elle être organisée ailleurs ?
Le Petit Journal (9 mars 2016). Inegalités – Le chili reste le pays de l’OCDE le plus inégalitaire.
BBC. (21 octobre 2019). Protestas en Chile : 4 claves para entender la furia y el estallido social en el país sudamericano.
CNN. (19 octobre 2019). Sebastián Piñera suspende el alza de tarifas del metro de Santiago y se decreta toque de queda.
La première semaine suivant l’annonce de l’augmentation du prix des transports s’est transformée en violents affrontements entre les forces de l’ordre et la population. Aujourd’hui, le 31 octobre 2019, le mouvement de contestation est toujours présent, luttant pour démontrer un malaise social présent depuis déjà quelques années. Et elle a provoqué un fait inédit dans l’histoire des négociations climatiques : l’annulation de la COP 25.
Station de métro Santa Ana fermée. Image : Wikipédia.
L’augmentation du prix du métro n’est que l’élément déclencheur du mouvement de contestation
Le Président Sebastián Piñera a annoncé récemment l’augmentation de différents tarifs, dont celui du ticket de métro à Santiago. Il passerait de 800 à 830 pesos, soit 1.04 euros (Le Monde, 2019). En réponse à cela, depuis vendredi 18 octobre 2019, des manifestations ont eu lieu dans la capitale pour protester contre cette réforme, trouvée « injuste » par la population. Manifestations qui se sont transformées en violents affrontements entre les militaires et la population et qui ont fait, à ce jour, 20 morts (50 selon des sources non-officielles) et plusieurs milliers de personnes arrêtées (Courrier international, 2019). Le Président a déclaré l’état d’urgence à Santiago et a fermé toutes les stations de métro le week-end du 19 et 20 octobre 2019 (BBC, 2019). Le dimanche 27 octobre 2019, le couvre-feu et l’état d’urgence étaient toujours en vigueur.
Néanmoins, suite à la tournure des événements, M. Piñera avait décidé samedi 19 octobre de suspendre l’augmentation du prix du métro. Mais les manifestations ne se sont pas calmées pour autant (BBC, 2019). L’origine du mal-être social est bien plus profonde que l’augmentation de 3 centimes d’euros du ticket de métro. Le pays présente de fortes inégalités sociales et économiques ; le salaire minimum est de 423$ par mois (CNN, 2019) et, selon l’Institut National de Statistiques Chiliennes, la moitié des travailleurs gagnerait un salaire égal ou inférieur à 562$ par mois. La question de l’augmentation du prix du métro est donc cruciale pour cette grande partie de la population ; les classes sociales les plus pauvres consacreraient presque 30% de leur salaire aux transports (BBC, 2019).
Les manifestations ont été déclenchées par l’augmentation du prix du métro, mais elles sont en réalité un soulèvement contre un système socio-économique inégalitaire, contre la corruption, contre la discrimination des populations indigènes,… La question des transports n’est donc qu’une partie minime du problème. Le Chili est en fait le pays le plus inégalitaire de l’OCDE. Le revenu des 10% les plus riches est 26 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres (Le Petit Journal, 2016). Le pays fait également face à d’autres problèmes comme l’accès à l’enseignement et la sécurité sociale, entre autres.
Le 21 octobre, le président a annoncé un ensemble de mesures pour répondre à la colère des manifestants. Mais cela n’a pas apaisé les tensions. Ainsi, vendredi 25 octobre 2019, plus d’un million de personnes sont sorties manifester dans les rues de Santiago (Le Monde, 2019). Aujourd’hui, 31 octobre 2019, la COP 25 a été annulée.
La COP 25 annulée
Mercredi 30 octobre 2019, le président Sebastián Piñera a annoncé l’annulation de la COP 25 (Le Monde, 2019). C’est un fait inédit dans l’histoire des négociations climatiques. La COP 25 est en effet un événement de grande ampleur internationale, qui accueille plus de 30,000 personnes.
Le Chili avait été désigné en 2018 comme pays hôte de cette COP, après le retrait de la candidature du Brésil. Mais les manifestations actuelles ont révélé qu’il abrite en fait un système socio-économique inégalitaire –parmi d’autres problèmes, comme mentionné auparavant- provoquant un mal-être social profond ancré depuis des années. Cela laisse à réfléchir ; . La Conférence, qui devait avoir lieu en décembre dans la capitale, n’allait très probablement pas être la bienvenue en pleine révolte sociale.
Sources :
Courrier international. (24 octobre 2019). Manifestations. Au Chili, les timides mesures sociales du gouvernement ne règlent rien.
Le Monde. (19 octobre 2019). Chili : état d’urgence après de violentes manifestations due à la hausse du prix du métro.
Le Monde. (26 octobre 2019). Chili : plus d’un million de manifestants mettent le gouvernement sous pression.
Le Monde (30 octobre 2019). Après le recnoncement du Chili, la COP25 sur le climat peut-elle être organisée ailleurs ?
Le Petit Journal (9 mars 2016). Inegalités – Le chili reste le pays de l’OCDE le plus inégalitaire.
BBC. (21 octobre 2019). Protestas en Chile : 4 claves para entender la furia y el estallido social en el país sudamericano.
CNN. (19 octobre 2019). Sebastián Piñera suspende el alza de tarifas del metro de Santiago y se decreta toque de queda.