Marche pour le climat et climat de la marche
Ce dimanche 13 novembre avait lieu la traditionnelle « Marche pour le climat » organisée en marge de la COP pour faire entendre la voix de la société civile. Mais quels en étaient les messages ?

Marche pour la climat, Marrakech, 13 novembre 2016. Caroline Mathieu


D’une part, les ONG et activistes préoccupés par le sort du climat réclamaient, comme à l’accoutumée, plus d’équité, de justice et d’ambition dans le traitement de la question climatique. Derrière les couleurs du WWF, de Greenpeace ou encore de 350, les manifestants semblaient relativement jeunes et internationaux. D’autre part, la société civile marocaine, représentée par des manifestants sensiblement plus âgés, était présente pour défendre aussi d’autres types de revendications plus sociales et locales. De la problématique de la privatisation des services publics à celle de la démocratie et des droits de l’homme, en passant par l’accaparement des terres, les calicots et les slogans étaient nombreux à s’éloigner de la thématique annoncée du climat.
Par ailleurs, une partie de la société civile marocaine était aussi là pour dénoncer la politique ou l’inaction du gouvernement marocain. Le REDACOP22 ou Réseau Démocratique pour Accompagner la COP22 était présent, par exemple, pour dénoncer le contrôle qu’aurait exercé le gouvernement sur la société civile marocaine dans le cadre de sa participation à la COP22. Des représentants de la communauté Amazighe (berbères) étaient également présents pour dénoncer la politique de spoliation de leur terres de la part du gouvernement. D’autres défendaient la cause des habitants de la commune d’Imider (300 km au Sud de Marrakech), en lutte depuis plusieurs années contre une mine d’argent qui affecte leur conditions de vie. Des membres de la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH) protestaient, pour leur part, contre la « mafia de l’immobilier » qui menace les agriculteurs et leurs terres.
En définitive, si le slogan principal et fédérateur de la marche est resté celui de la justice climatique, les messages et la dynamique semblaient manquer un peu de cohérence, particulièrement au niveau de l’articulation des revendications de type ‘environnemental’ et d’autres plus sociales. On peut se demander dans quelle mesure la COP22 a permis ou non à la société civile marocaine de dialoguer sur l’articulation des problématiques sociales et environnementales. Et dans quelle mesure les plateformes et la visibilité offerte dans le cadre de la COP22 sont une opportunité, peut-être rare, pour la société civile marocaine de se faire entendre.
Pour voir les magnifiques photos de Laura Karam prises lors de la marche : Marche pour le climat.
Pour voir les magnifiques photos de Laura Karam prises lors de la marche : Marche pour le climat.
par Caroline Mathieu
le 19 novembre 2016
le 19 novembre 2016