Nous avons eu l’occasion de rencontrer Madame Céline Frémault, Ministre bruxelloise de l’Environnement, de l’Énergie et du Logement, lors de son court passage à la COP24, et lui avons posé quelques questions. Au-delà des éléments de langages diplomatiques, voici quelques points que nous souhaiterions souligner plus précisément.
Madame Frémault nous expose notamment sa proposition d’agence fédérale pour le climat. Une telle agence aurait l’avantage de constituer un forum permanent pour la question climatique, de permettre une évaluation et un contrôle indépendants des politiques du pays mais aussi d’offrir une plus grande transparence là où la politique climatique belge – pour peu qu’elle existe – se déroule aujourd’hui de manière parfaitement opaque. L’enjeu est donc un traitement permanent de la question, une meilleure gouvernance et plus de transparence, afin de devenir réellement ambitieux et de passer à l’action. De telles intentions sont louables et il faut le souligner. Mais pourquoi rien n’a-t-il été accompli en ce sens depuis sa proposition en décembre 2014 ?
Lorsque l’on interroge la Ministre sur les raisons d’une Belgique à la traine en matière climatique, la réponse de la complexité institutionnelle ressurgit. Or, peut-on se dire favorable à la dernière réforme de l’État et à la régionalisation, censées faciliter le fonctionnement du pays, et les utiliser comme excuse à l’inaction ? Par ailleurs, la NVA, qualifiée dans cet entretien de « climato-sceptique », est évidemment un obstacle à des prises de position ambitieuses, mais on est toutefois en droit de se demander si cela n’arrange pas tout le monde de se cacher derrière elle pour justifier son manque personnel d’ambition politique, pour des sujets aussi urgents que le climat.
Au final, si la complexité institutionnelle et la NVA sont présentées comme deux obstacles majeurs, à nos yeux, la situation pose la question de la réelle volonté d’une classe politique qui tend à se renvoyer la responsabilité des insuffisances en termes de réalisation.