La COP de l'action, nouée à son jargon, loin des ambitions
De Paris à Marrakech, où en sont les négociations climatiques à l’occasion de la COP22 ? Entre ambition et action, qui va donc se décider à sauver notre planète terre ?
La COP21 achevée, il s’est laissé entendre que nous étions parvenus à atteindre un « momentum » sans précédent dans l’histoire des négociations climatiques. Paris était devenue le sacrosaint d’une dynamique inédite, universelle et ambitieuse dans la lutte contre le réchauffement climatique. In extremis, les rappels à l’ordre de Ségolène Royal à son audience européenne ont accéléré l’entrée en vigueur – le 4 novembre 2016 – de l’Accord de Paris. Nous étions alors sauvés : nous, la planète, et notre nouveau jargon. Simone, fais tes valises, nous partons à Marrakech !
Nous voici donc aux portes du désert, coincés entre 196 drapeaux et le dilemme de l’eau – la recherche d’une fontaine équivalant à 25% du temps imparti pour notre journée. Sine materia, nous sommes fin prêts pour « la COP de l’action » ! NDCs, INDCs, APA, nous pourrions en somme conclure que « les négociations sur les NMM ont été le point de démarrage pour le MDD et celles relatives au CDD ont servi comme base pour les DC de l’article 6 de l’Accord de Paris » [1]. Ca y est, vous êtes perdus ? Cela tombe bien, nous aussi !
L’avantage d’un tel casse-tête institutionnel, c’est que l’on a tendance à croire que notre monde est entre de bonnes mains (voir définition « technocratie ») ! Outre l’interminable chaîne des acronymes – 201 pour le Guide des négociations francophone [2], ou plutôt 202, LMDC pouvant aussi s’apparenter à LMG – la complexité juridico-technique du dossier climatique tend irrémédiablement à nous déposséder des grands dossiers.
In fine, comment faire pour se réapproprier la masse polluante au-dessus de nos têtes vides ? Premièrement, admettre que le Guide des négociations : De Paris à Marrakech ou le défi de la mise en œuvre [3] n’est définitivement pas une bonne lecture pour notre table de chevet. Deuxièmement, décoder les éléments de langage. Ah, la communication climato-politique ! En effet, qu’en est-il donc de notre jargon ? Ambition, action, où en sommes nous sur l’échelle du progrès humain ?
Sans jeu de mots apparent, la COP22 semble être a priori un agrégat de déclarations recyclées. Rassurez-vous, nous ne sommes qu’à trois jours de la fin ! Il nous reste donc un peu plus de 72h pour confirmer le cycle de l’ambition amorcé à Paris entre 196 parties – 197 Union Européenne comprise. Des sueurs froides ? Que nenni ! Une administration elle, ne panique pas. Et puis pourquoi paniquer, lorsque l’on peut proclamer ? Ah, la communication climato-politique !
A l’heure actuelle – 11 heures, 18 minutes, 57 secondes – la COP22 est vouée à se limiter à une Proclamation pour le Climat et le Développement Durable. On n’en doute plus, la fonte des glaces, ce n’est pas pour aujourd’hui ! Somme toute, s’il n’est point négligeable de réaffirmer notre ambition contre le réchauffement global, vous en conviendrez, nous sommes un peu déçus.
Nous voici donc aux portes du désert, coincés entre 196 drapeaux et le dilemme de l’eau – la recherche d’une fontaine équivalant à 25% du temps imparti pour notre journée. Sine materia, nous sommes fin prêts pour « la COP de l’action » ! NDCs, INDCs, APA, nous pourrions en somme conclure que « les négociations sur les NMM ont été le point de démarrage pour le MDD et celles relatives au CDD ont servi comme base pour les DC de l’article 6 de l’Accord de Paris » [1]. Ca y est, vous êtes perdus ? Cela tombe bien, nous aussi !
L’avantage d’un tel casse-tête institutionnel, c’est que l’on a tendance à croire que notre monde est entre de bonnes mains (voir définition « technocratie ») ! Outre l’interminable chaîne des acronymes – 201 pour le Guide des négociations francophone [2], ou plutôt 202, LMDC pouvant aussi s’apparenter à LMG – la complexité juridico-technique du dossier climatique tend irrémédiablement à nous déposséder des grands dossiers.
In fine, comment faire pour se réapproprier la masse polluante au-dessus de nos têtes vides ? Premièrement, admettre que le Guide des négociations : De Paris à Marrakech ou le défi de la mise en œuvre [3] n’est définitivement pas une bonne lecture pour notre table de chevet. Deuxièmement, décoder les éléments de langage. Ah, la communication climato-politique ! En effet, qu’en est-il donc de notre jargon ? Ambition, action, où en sommes nous sur l’échelle du progrès humain ?
Sans jeu de mots apparent, la COP22 semble être a priori un agrégat de déclarations recyclées. Rassurez-vous, nous ne sommes qu’à trois jours de la fin ! Il nous reste donc un peu plus de 72h pour confirmer le cycle de l’ambition amorcé à Paris entre 196 parties – 197 Union Européenne comprise. Des sueurs froides ? Que nenni ! Une administration elle, ne panique pas. Et puis pourquoi paniquer, lorsque l’on peut proclamer ? Ah, la communication climato-politique !
A l’heure actuelle – 11 heures, 18 minutes, 57 secondes – la COP22 est vouée à se limiter à une Proclamation pour le Climat et le Développement Durable. On n’en doute plus, la fonte des glaces, ce n’est pas pour aujourd’hui ! Somme toute, s’il n’est point négligeable de réaffirmer notre ambition contre le réchauffement global, vous en conviendrez, nous sommes un peu déçus.
par Laura Karam
le 15 novembre 2016
le 15 novembre 2016
[1] OIF, IFDD, Guide des négociations, De Paris à Marrakech ou le défi de la mise en oeuvre, Vingt-deuxième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CdP22, CRP12 et CRA1), Québec, Octobre 2016
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[2] Ibid.
[3] Ibid.