Vous avez dit "COP21"?"La France s’engage pour le climat". Le 10 septembre 2015 l’Elysée a officiellement lancé la COP21, comprenez la 21e Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC ou UNFCCC en anglais) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. A moins de septante jours d’un possible accord universel sur le climat et pour en comprendre toute l’importance, un éclaircissement sur l’origine et les objectifs de cette conférence s’impose.
Les impacts environnementaux d’origine anthropique font aujourd’hui l’objet d’un large consensus. Ils nécessitent des stratégies globales et des politiques environnementales coordonnées. Celles-ci ont émergé tardivement dans les années 1960 avec l’apparition de mouvements citoyens, de partis politiques et d’agences chargées de la protection de l’environnement. Une première conférence internationale organisée à Stockholm en 1972 aboutit à la création du PNUE, Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP en anglais). Celui-ci reste à ce jour la plus haute autorité environnementale au sein du système des Nations Unies. A partir des années 1980, la question du changement climatique appelle à une coopération internationale. La Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement en 1992 à Rio de Janeiro, communément appelée le Sommet de la Terre, marque une nouvelle étape. Trois Conventions y voient le jour dont la CCNUCC qui fixe certains objectifs et principes fondateurs. Elle prévoit également la création d’organes subsidiaires et la mise en place de protocoles plus spécifiques. |
La CCNUCC, dotée d'un secrétariat permanent basé à Bonn, en Allemagne, organise depuis lors des Conférences des Parties (COP en anglais) annuelles. La première s’est tenue à Berlin en 1995 (COP1). Elles rassemblent les pays signataires, dont le nombre s’élève aujourd’hui à 195. Les COP forment l’organe de décision politique de la Convention. Elles ont pour but de partager, soutenir et intensifier les efforts des pays signataires face aux changements climatiques au niveau de l’atténuation (engagement pour une baisse des émissions de gaz à effet de serre - GES, ou GHG en anglais) et pour l'adaptation (afin de limiter les impacts négatifs du changement climatique).
Le Protocole de Kyoto, ratifié lors de la COP3 en 1997 pour la période 2005-2012, fixe des objectifs plus contraignants que ceux de la Convention de Rio pour une minorité des Parties, essentiellement les pays membres de l’OCDE. Ce Protocole (KP1) a été suivi d’un nouvel accord (KP2) négocié entre la COP15 (Copenhague, 2009) et la COP19 (Varsovie, 2013) pour la période 2013-2020, sans que ce dernier ne soit juridiquement contraignant ou assorti d’objectifs quantitatifs . En parallèle, le programme de travail de Bali (COP13, 2007) aboutit à la création en 2011 (COP17) de la Plateforme de Durban (ADP) dont le rôle est de préparer “un protocole, un autre instrument juridique ou une solution concertée ayant force juridique en vertu de la Convention et applicable à toutes les Parties, qui doit être achevée au plus tard en 2015” . Entre temps, les Parties élaborent également le socle d’un cadre commun incluant des objectifs en termes d’atténuation, ainsi que des mécanismes de financement et de compensation comme le Fonds vert, un transfert de technologies, etc.
La COP21 vise donc à établir un nouvel accord international ambitieux pour le climat qui serait contraignant et s’appliquerait à tous les pays afin de contenir la hausse de température globale moyenne en deçà de 2°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle (1750) . L'urgence de parvenir à un tel accord a encore été renforcée par les conclusions successives du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Climat (GIEC), dont le 5ème rapport d'évaluation est paru en 2014.
Les grands enjeux de cet accord, qui prendrait effet post-2020, comprennent : la prise en compte des principes d'équité et de responsabilités communes mais différenciées, la forme juridique des règles contraignantes, la nécessité de fournir des efforts supplémentaires, le soutien financier et technologique, la trajectoire globale des émissions et leur orientation à long terme ainsi que le rôle clef de certains secteurs en terme de réductions d'émissions et de durabilité (agriculture, forêts, marché internationaux du carbone, …). Cette conférence, certes complexe, suscite de grandes attentes et fait l’objet d’une attention politique au plus haut niveau.
Le Protocole de Kyoto, ratifié lors de la COP3 en 1997 pour la période 2005-2012, fixe des objectifs plus contraignants que ceux de la Convention de Rio pour une minorité des Parties, essentiellement les pays membres de l’OCDE. Ce Protocole (KP1) a été suivi d’un nouvel accord (KP2) négocié entre la COP15 (Copenhague, 2009) et la COP19 (Varsovie, 2013) pour la période 2013-2020, sans que ce dernier ne soit juridiquement contraignant ou assorti d’objectifs quantitatifs . En parallèle, le programme de travail de Bali (COP13, 2007) aboutit à la création en 2011 (COP17) de la Plateforme de Durban (ADP) dont le rôle est de préparer “un protocole, un autre instrument juridique ou une solution concertée ayant force juridique en vertu de la Convention et applicable à toutes les Parties, qui doit être achevée au plus tard en 2015” . Entre temps, les Parties élaborent également le socle d’un cadre commun incluant des objectifs en termes d’atténuation, ainsi que des mécanismes de financement et de compensation comme le Fonds vert, un transfert de technologies, etc.
La COP21 vise donc à établir un nouvel accord international ambitieux pour le climat qui serait contraignant et s’appliquerait à tous les pays afin de contenir la hausse de température globale moyenne en deçà de 2°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle (1750) . L'urgence de parvenir à un tel accord a encore été renforcée par les conclusions successives du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Climat (GIEC), dont le 5ème rapport d'évaluation est paru en 2014.
Les grands enjeux de cet accord, qui prendrait effet post-2020, comprennent : la prise en compte des principes d'équité et de responsabilités communes mais différenciées, la forme juridique des règles contraignantes, la nécessité de fournir des efforts supplémentaires, le soutien financier et technologique, la trajectoire globale des émissions et leur orientation à long terme ainsi que le rôle clef de certains secteurs en terme de réductions d'émissions et de durabilité (agriculture, forêts, marché internationaux du carbone, …). Cette conférence, certes complexe, suscite de grandes attentes et fait l’objet d’une attention politique au plus haut niveau.
Mathilde PIRES