Le constat est là. De récentes études ont révélé il y a quelques jours que les émissions de gaz à effet de serre avaient à nouveau augmenté. Dès lors, plusieurs acteurs présents à la COP23, comme le scientifique J. Rockström, directeur du Stockholm Resilience Centre lors d’un événement organisé à la zone Bonn sur les objectifs 2020, répètent que chaque mois compte dans cette lutte contre le réchauffement climatique.
Pour réduire nos émissions rapidement et maintenir l’augmentation des températures en dessous de 2°C, une dé-carbonisation rapide de notre économie est nécessaire en particulier dans le secteur de l’énergie. Celle-ci dépend principalement de l’électrification du secteur, car il est plus facile de produire de l'électricité avec des renouvelables comme le solaire et l'éolien que de la chaleur. Or, à l’heure actuelle, seulement 20% de la demande énergétique repose sur la production d’électricité, alors qu’en parallèle la demande énergétique elle-même est en constante augmentation. Même si le développement des énergies renouvelables suit une courbe exponentielle et représente, ces dernières années, l’espoir d’une société décarbonée d’ici à 2050, il n’incarne pour le moment qu’une addition aux énergies fossiles sur lesquelles reposent toujours nos économies. Le système énergétique mondial repose sur environ 80% d'énergie fossile ! Malgré tout, une transition vers une société zéro carbone est véritablement lancée, comme le confirme Mme Christina Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques entre 2010 et 2016, qui partage « une vision optimiste de l’avenir » en rappelant que « l’Accord de Paris a ouvert la voie vers une transition écologique de notre économie avec de nombreux nouveaux investissements et opportunités qui émergent. Celle-ci peut mener à une véritable révolution, dans différents domaines, notamment des transports ou de l’alimentation ». Il est ainsi nécessaire pour cela que les ambitions de cet accord de Paris ainsi que les Objectifs de Développement Durable (SDGs) des Nations Unies soient traduits par des actions concrètes, démontrant une réelle approche systémique des enjeux de dé-carbonisation de nos économies. Inversement les intervenants ont rappelé que les SDGs ne pourraient être atteints dans un climat instable qui causera de nombreux impacts. Cette transition doit être soutenue par des politiques cohérentes afin de contribuer à inspirer un changement des comportements dans nos sociétés là où une culture de la consommation s’est largement installée. C’est pourquoi, les quelques 500 milliards USD de subsides aux énergies fossiles doivent disparaître au plus vite. Rendre moins cher ces énergies carbonées est précisément le contraire de ce qu'il faudrait faire pour dé-carboner. Ces fonds devraient plutôt être réinvestis dans le développement de nouvelles technologies renouvelables et le partage du budget entre tous les pays pour la lutte contre les changements climatiques.