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​L'élection de Donald Trump ou une douche froide sur la COP22

La victoire électorale de Donald Trump a eu un effet retentissant sur les  participants de la COP22. Nous étions à leurs côtés et vous livrons ici quelques observations de l’intérieur… 
Quoi de plus terrible pour un sommet visant à limiter le réchauffement climatique que de voir un climato-sceptique prendre la tête des États-Unis? Si l‘élection de Donald Trump a secoué le monde entier, la COP22 a été particulièrement affectée. Au lendemain du jour J, l’évènement est sur toutes les lèvres. Il suffit de demander l’heure à quelqu’un pour que la discussion diverge sur les résultats électoraux des États-Unis (véridique). L’inquiétude est clairement sensible chez une bonne partie des personnes que nous croisons ce jour-là. L’utilité même de la COP22 est remise en cause : à quoi cela sert-il encore de participer à des négociations climatiques lorsque les efforts risquent fortement d’être mis à mal par le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre du monde? Les positions du prochain président des États-Unis sur le réchauffement global ont en effet de quoi questionner sur le devenir des politiques bas-carbone (voir l'article "Présidentielles américaines : quels enjeux pour le climat? "). Étonnement, les orateurs des conférences et réunions auxquelles nous avons assisté dans les jours qui ont suivi n’ont pas abordé le sujet. Comme si on avait cherché à faire durer le doux rêve dans le microcosme de la COP22, malgré la chute inévitable du seau d’eau froide juste au dessus de nos têtes.

Certaines voix non-institutionnelles se sont néanmoins faites entendre ça et là. L’ONG américaine SustainUS a ainsi organisé un sitting au sein même de la COP, le jour qui a suivi l’annonce du résultat des élections. L’occasion pour les personnes désemparées par la nouvelle de se réunir, de partager leur ressenti et d’exprimer leur volonté de lutter plus que jamais contre les changements climatiques et ses causes anthropiques. Une liste de revendications est affichée, des témoignages sont prononcés, des chants sont entonnés. Le discours général est clairement opposé à tout ce que peut représenter Donald Trump pour la cause climatique. Aux revendications se mêle une émotion palpable qui semble unir les participants et sympathisants.
Source : Alexandre Orban et Caroline Mathieu
Dans les jours qui ont suivi, les conférences et réunions de la COP22 impliquant de près ou de loin les États-Unis étaient noires de monde. Cette mobilisation traduisait le besoin d’avoir des (débuts de) réponses aux questions que la présence de Donald Trump à la Maison blanche pourrait poser. Mais les représentants américains ne s’aventurent que peu sur ce terrain-là. Le 11 novembre 2016, la déléguée vénézuélienne Claudia Salemo a crevé l’abcès en pleine séance plénière [1]. Elle a posé la question que tout le monde avait sur les lèvres : que va-t-il se passer à partir du 20 janvier 2017 (date officielle de la prise de fonction présidentielle par Donald Trump) ? Le représentant des États-Unis Christo Artusio a répondu ne pas être en mesure de se prononcer pour l’administration suivante. Il a ajouté que son pays avait déjà mis en place plusieurs politiques bas-carbones qui devraient se poursuivre au minimum jusque 2020. La position se défend : faire des prévisions en politique est relativement risqué. A bien y réfléchir, il est possible que Donald Trump retourne sa veste à propos du climat [2]. Cela ne serait pas la première fois que la mise en œuvre des mesures déclarées s’écarte fortement des grands discours de campagne. Le fait est que ce refus de « spéculer » sur les perspectives pour les négociations climatiques laisse un sentiment de frustration pour bon nombre des participants.
 
Lorsqu’on a une idée en tête, la tentation est grande de la voir partout. Surtout lorsqu’il s’agit de l’élection d’un président des États-Unis, et encore plus dans le cas de Donald Trump. Des déclarations politiques qui se sont tenues durant la COP22 ont pu ainsi paraître contenir un semblant de réponse au risque que le personnage représente pour les négociations climatiques. Le discours de John Kerry est un exemple troublant à ce titre [3]. Ce jeudi 16 novembre 2016, le secrétaire d’État américain de l’administration Obama s’est déplacé en personne jusqu’à Marrakech. Il s’est exprimé devant une salle remplie à ras bord (au point que de nombreuses personnes ayant fait la file dehors n’ont pas pu entrer). Avec force, il a réaffirmé la réalité scientifique du réchauffement global et de ses dangers, actuels comme à venir. Pour John Kerry, la question n’est pas de savoir si la transition vers une société bas-carbone est déjà en marche. Elle est en marche. Et, selon lui toujours, « les marchés sont les acteurs les plus importants » dans ce processus. Le problème est la vitesse à laquelle les négociations climatiques avancent. « Le temps n’est pas de notre côté » déclarait-il. John Kerry s’est adressé de manière manifeste aux représentants politiques du monde entier. Ils ont pour lui un rôle crucial à jouer pour donner des signaux clairs aux acteurs privés, par des politiques courageuses orientées vers les marchés. Il cite à ce propos Winston Churchill : « ce n’est pas toujours suffisant que nous fassions de notre mieux ; parfois nous devons faire ce qui est requis ».
Source : Alexandre Orban
L’argumentaire de John Kerry, sommairement résumé ici, pourrait facilement être vu comme une manière de contrecarrer le climato-scepticisme de l’équipe de Donald Trump et d’encourager fortement les décideurs politiques et les acteurs privés à investir vers des sociétés bas-carbone. Ce cas n’est pas isolé. L’ensemble des parties de la COP22 ont tenu un discours similaire dans leur « Marrakech action proclamation », déclaration sommaire de leurs positions communes sensée être un des résultats – certes limités – de cette COP. Soyons clairs, affirmer que ces déclarations ne constituent qu’une réponse collective dirigée vers Donald Trump serait réducteur. Mais il semble important de garder en tête la manœuvre politique que peuvent représenter ces discours.
 
Au lieu d'éviter de discuter et de contourner le problème comme l’ont fait de nombreux orateurs de la COP22, plusieurs hypothèses relativement plausibles sur les conséquences de l’élection de Donald Trump peuvent être énoncées [4]. Qui sait, elles permettront peut-être d’aider à penser la suite des négociations et des luttes climatiques. D’un côté, plusieurs facteurs pourraient atténuer les risques réels de l’élection de Donald Trump. Premièrement, de multiples compagnies à travers le monde ont déjà mobilisé des fonds colossaux pour participer à la transition bas-carbone et ne vont pas abandonner leurs retours sur investissement d’un simple revers de la main. Deuxièmement, le climat est devenu un sujet d’une importance diplomatique non-négligeable et Donald Trump pourra sans doute difficilement passer outre sans conséquences. Troisièmement, l’engagement dans la ratification de l’Accord de Paris ne peut être rejeté par les États-Unis avant un délai de 3 ans, conformément aux procédures des Nations Unies.
 
D’un autre côté, il semble important d’éviter de tomber dans le déni des dangers sérieux que le futur président américain représente. Tout d’abord, des décisions à l’impact climatique désastreux pourraient être mises en œuvre lors de son mandat (e.g. la réouverture et même l’ouverture de nouvelles centrales à charbon, notamment justifié par les emplois que ces infrastructures pourraient accueillir). Ensuite, il pourrait participer à un retour en force du discours climato-sceptique [5]. Enfin, une implémentation fainéante de l’Accord de Paris par les États-Unis serait un signal qui n’encouragerait pas les autres pays à s’investir davantage dans des politiques bas-carbone. Il serait en effet probable que des autres pays décident de moins s’engager au vu du poids climatique des États-Unis. Bref, ce qui est sûr c’est que les acteurs des négociations climatiques ont du souci à se faire. L’avenir seul nous dira si l’effet domino est déjà en cours.
par Alexandre Orban
le 22 novembre 2016


Références :
[1] L’intervention de la déléguée du Venezuela et la réponse du représentant des États-Unis sont disponibles dès la 51ème minute du webcast de la session, disponible via le lien suivant : http://unfccc.cloud.streamworld.de/webcast/facilitative-dialogue-on-enhancing-ambition-and-su
 
[2] Durant sa campagne, la position de Donald Trump sur les énergies renouvelables n’était pas très claire. D’un côté, il déplore les subsides importants que leur développement nécessiterait. De l’autre, il valorise les nouveaux emplois que les énergies renouvelables pourraient créer et le modèle d’ « économie verte » qu’elles soutiennent. Un article sur le sujet est disponible ici : https://medium.com/triple-pundit/donald-trumps-uncomfortable-relationship-with-renewables-db1ef581c8ed#.jno2c6w8z .
 
[3] L’entièreté du discours de John Kerry du 16 novembre 2016 est disponible sur le site du Secrétaire d’Etat via le lien suivant : http://www.state.gov/secretary/remarks/2016/11/264366.htm . Les citations sont extraites de ce discours et ont été traduites par l’auteur.
 
[4] Les quelques pistes de réflexion citées en cette fin d’article sont le fruit de discussions quotidiennes de l’équipe d’Inside COPs et de rencontres durant la COP22.
 
[5] En guise d’exemple, Donald Trump a récemment nommé Myron Bell, un climato-sceptique renommé, à la tête de l’Environmental Protection Agency. Voir l’article du New York Times du 11 novembre sur la question : http://www.nytimes.com/2016/11/12/science/myron-ebell-trump-epa.html
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