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Quelle place pour le nucléaire dans le mix énergétique?

L’énergie nucléaire est souvent décriée pour les risques d’accidents liés aux centrales, pour les déchets engendrés, pour son coût ou encore pour les impacts de l’extraction minière de l’uranium. Mais elle pourrait jouer un rôle dans la transition vers un système énergétique bas-carbone.

PhotoSource: pixabay.com
Tous les experts s’accordent pour dire que l’Accord de Paris doit mener à une substitution des énergies fossiles telles que le pétrole ou le charbon par des énergies dont la production est nettement moins émettrice de gaz à effet de serre (GES). Parmi celle-ci, on parle souvent de l’éolien, du solaire, de l’hydroélectrique ou des biocarburants durables, soit des énergies renouvelables. Mais on oublie souvent l’énergie nucléaire dans les solutions bas-carbone. En effet, pour une même production énergétique, la filiale nucléaire émet à peu près 10 fois moins de CO2 que le pétrole et 15 fois moins que le charbon [1]. Elle serait même moins émettrice de gaz à effet de serre que le solaire et l’éolien [2]. Le nucléaire contribue actuellement pour près de 5% de la production énergétique mondiale, assurant ainsi plus de 11% de la production d’électricité [2]. Il est particulièrement implanté dans les pays de l’OCDE, qui sont aussi ceux où la consommation d’énergie par habitant est la plus élevée. Dès lors, le nucléaire doit être discuté lorsqu’on considère les solutions potentielles pour atteindre nos objectifs climatiques.
 
A l’heure actuelle, on peut distinguer trois types de position nationale par rapport au nucléaire selon les pays : ceux qui visent à cesser toute production d’énergie nucléaire, ceux ayant un moratoire sur la construction de nouvelles centrales et ceux misant sur une augmentation de la production. Ces trois positions montrent bien que le débat sur l’énergie nucléaire amène à des points de vue très contrastés.

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L’exemple le plus prononcé de la première position est celui de l’Allemagne. Depuis 2000, les gouvernements allemands successifs ont soutenu un arrêt plus ou moins rapide de leurs centrales. Entre 2000 et 2014, la part du nucléaire dans la production brute d’électricité est passée de 30 à 15% et celle des énergies fossiles de 60 à 54%. Cela a été rendu possible par une hausse importante du recours aux énergies renouvelables : de 7 à 26% [3]. Ce sont en particulier les secteurs éoliens et photovoltaïques qui ont profité de politiques ambitieuses. Et l’organisation Greenpeace insistait en juin 2015 sur le fait que l’objectif allemand d’une « part de 65 % d’électricité verte d’ici 2035 semble à présent être à portée de main ». Toutefois, ces chiffres ne doivent pas cacher certains points moins flatteurs : plus de 40% de sa production d’électricité est assurée par des centrales de charbon et de lignite extrêmement polluantes, le prix de l’électricité y est le 2e plus élevé au monde [2] sans compter la nécessité de construire des milliers de kilomètres de lignes à haute tension pour relier l’entièreté du pays aux parcs éoliens du Nord.
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Un autre pays dans ce cas est l’Australie qui ne dispose d’aucun réacteur nucléaire à but énergétique. Toutefois, le pays  exporte d'énormes quantités d’uranium, abondant sur son territoire, et se penche sur la mise en œuvre d’un programme pour importer des déchets nucléaires extérieurs. Ce projet consisterait en l’enfouissement de déchets étrangers en échange d’une importante compensation financière. Par ces actions, le pays tend à soutenir la production d’énergie nucléaire à l’échelle mondiale.
Enfin un dernier exemple est … la Belgique ! En effet, malgré tous les débats suscités par les prolongations des durées de vie de nos centrales, nous sommes théoriquement sur la voie d’une sortie du nucléaire : aucune nouvelle installation n’est programmée et toutes les centrales actuelles ont une date de fermeture prévue. Tout cela est à nuancer par les annonces récentes et successives de repoussement des dates de fermeture et de réouverture des centrales à l’arrêt.
 
Parmi les pays ayant un moratoire sur la construction de nouvelles centrales, on peut surtout citer la Suisse. Cette dernière a organisé énormément de référendums sur la question du nucléaire. En l’état actuel des choses, il n’y a pas de date limite de fermeture des centrales actuelles mais la construction de nouvelles centrales reste interdite. D’autres cas existent, comme celui de la Suède, mais sont en général juridiquement très compliqués. Les gouvernements successifs n’étant pas toujours sur la même longueur d’onde, les situations évoluent et les moratoires sont régulièrement remis en question.
 
Enfin, un très grand nombre de pays adopte la troisième position évoquée. Ils misent sur une augmentation de leur production d’énergie nucléaire ou, du moins, ne souhaitent pas la réduire. La Chine est, de loin, le pays où le plus grand nombre de centrales, un total de vingt, sont en construction dans le but d’augmenter sa production. Les objectifs sont que celle-ci passe des 30GWe actuels à 60GWe en 2020, au moins 200GWe en 2050 et 1400GWe en 2100 [4], soit plus de trois fois plus que l’ensemble de la production mondiale actuelle ! Le premier ministre chinois a d’ailleurs déclaré que le pays travaille « à faire de notre pays un acteur de taille de l’industrie nucléaire ». Un autre grand pays aux objectifs ambitieux est l’Inde, un pays où plus d’un quart de la population n’a pas accès à l’électricité. En 2013, leur premier ministre déclara que « l’énergie nucléaire demeurera un élément essentiel et toujours plus important de notre mix énergétique ». L’objectif à court terme est de presque tripler la production d’ici 2020.

Pour les pays émergents ou en développement, miser sur l’énergie nucléaire est un moyen de répondre à une consommation d’électricité en très forte croissance et à améliorer l’accès à l’électricité. Cette solution permet de limiter la pollution atmosphérique dans les grandes villes qu’elles abritent et de proposer des objectifs climatiques ambitieux. Pour rappel, la Chine et l’Inde visent à réduire l’intensité carbone de leur production d’énergie de 60 et 33 % respectivement d’ici 2030.
Mais de nombreux pays développés ont aussi des centrales en construction comme la France, les Etats-Unis (1er producteur actuel), la Corée du Sud, le Japon, la Russie et les Emirats Arabes Unis.
 
La filiale du nucléaire montre d’évidents points faibles. Il y a bien sûr les aspects déjà très médiatisés, et non moins cruciaux, de la gestion des déchets radioactifs et de la sécurité des centrales. En effet, la catastrophe récente de Fukushima nous a démontré l’ampleur du problème. Selon Pierre-Franck Chevet, président de l’autorité de sûreté nucléaire française, « un accident majeur ne peut être exclu nulle part dans le monde ». Avant l’accident, le Japon disposait du 3e parc nucléaire mondial le plus important. Tous ses réacteurs ont été mis à l’arrêt et seules 3 centrales (sur plus de 50) ont déjà été relancées. Mais le pays maintient son ambition que le nucléaire fournisse plus de 20% de son électricité d’ici 2030. Le premier ministre Shinzo Abe déclarant même que le Japon « ne peut se passer » de cette source d’énergie. Les pires événements ne semblent donc freiner que temporairement les pays dans leurs ambitions énergétiques nucléaires. L’Ukraine, où s’est déroulée la catastrophe de Tchernobyl il y a 30 ans, produit d’ailleurs plus de 45% de son électricité à partir de ses centrales atomiques.
 
Outre ces deux points, il faut également s’attarder sur le coût de cette énergie. En effet, l’implantation d’une nouvelle centrale est très demandeuse en capitaux. Mais ce coût initial est compensé par un facteur de capacité très élevé. C’est-à-dire que par rapport à sa production potentielle, la production effective des centrales nucléaires est de 2 à 4 fois plus élevée que les éoliennes (à l’arrêt en l’absence de vent) et de 4 à 9 fois plus que le photovoltaïque (qui nécessite du rayonnement solaire). Aussi, l’espérance de vie de ces centrales est de plus de 60 ans, soit 2 à 3 fois plus longtemps que les installations éoliennes et solaires [5]. Le « retour sur investissement » semble donc favorable.
 
Pour s’imposer comme partie intégrante de la transition énergétique, l’énergie nucléaire peut donc s’appuyer sur certains points forts : faible émetteur de CO2 et peu de pollution atmosphérique locale. L’International Atomic Energy Agency souligne d’autres points forts : une marge de progrès encore importante via l’innovation, une abondance importante de l’uranium sur Terre qui pourrait, à condition que les innovations technologiques soient à la hauteur, assurer près de 2500 ans de demande, le maintien d’un prix de l’électricité stable, la création d’emplois et un soutien de l’économie locale. Autant de raisons pour lesquelles l’IAEA prévoit une augmentation allant jusqu’à de plus de 50% à l’échelle mondiale de la production d’ici 2030, à condition que les investissements suivent. Cela permettrait selon elle d’être en phase avec l’objectif des 2°C comme seuil de réchauffement global.

Mais si la production d’électricité nucléaire venait à augmenter à l’avenir, il ne faudrait surtout pas oublier que tous les problèmes l’accompagnant augmenteraient également. Dans ce cas de figure, la recherche et la mise en application de solutions viables devraient être amenées au premier plan par l’ensemble des gouvernements nationaux. Aussi, l’accent doit être maintenu sur le développement des technologies de production d’énergies renouvelables qui à long terme semblent être la meilleure solution possible.
par Vincent Verjans
le 15/11/2016

Sources :
1 : B.Sovacool 2008 : Valuing the greenhouse gas emissions from nuclear power: A critical survey, Energy Policy
2 : International Energy Agency, 2016
3 : Statistiques énergétiques du ministère fédéral allemand de l’économie et de la technologie, 2015
4 : World Nuclear Association, 2016
5 : R.Partanen and J.Korhonen, Climate Gamble, 2015

Pour en savoir plus sur le projet australien : www.news.com.au/technology/environment/australians-face-big-decision-on-nuclear-waste-dump/news-story/dac386f5403f21a105642d5bfa7f43c2

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