Qui participe aux COPs ? - Par Juliette Garain
La COP 24 organise plusieurs journées thématiques où l’on met à l’honneur certains sujets et certains points de vue (Research Into Practice Day, Farmers Day, Indigenous Peoples Day, …). Aujourd’hui, 6 décembre, c’est la journée des jeunes mais aussi celle du Buisness et de l’Industrie. Si l’on passe outre cette étonnante combinaison, cela permet à ces membres de la société civile de recevoir plus de médiatisation sur les enjeux dont ils se saisissent et leur donne l’opportunité d’organiser des événements en plus grand nombres. Ces journées sont donc intimement liées à la présence des observateurs accrédités aux COPs, et mènent à la question : qui participe aux COPs ?
Les délégations des différents pays ? Oui, mais pas seulement. Les COPs sont ouvertes à de multiples organisations qui sont accréditées pour assister aux débats et événements – certains meetings ne sont pas accessibles avec le badge « observer », mais peuvent être diffusé en direct dans une autre pièce. Dès 1992, lors de la conférence de Rio, l’Agenda 21 des Nations Unies reconnaît l’importance de la participation du public à la prise de décision ; il les proclame même comme des éléments indispensables à la réalisation du développement durable[1]. Ces groupes d’acteurs non-étatiques, ou « major groups », accrédités pour les COPs sont classés en neuf catégories décrites dans un jargon onusien : BINGO (les représentants du secteur privé et de l’industrie), ENGO (les représentants des ONG environnementales), TUNGO (les représentants des syndicats), YOUNGO (les organisations de jeunesse), IPO (les représentants des peuples autochtones), LGMA (les administrations locales), RINGO (les instituts de recherches), Farmers (les représentants des organisations agricoles) et Women and Gender.
Ils se réunissent chaque matin pour discuter de manière informelle, échanger des informations, conseils et préparer leur journée. C’est l’opportunité de se coordonner pour faire valoir leur point de vue.
Les délégations des différents pays ? Oui, mais pas seulement. Les COPs sont ouvertes à de multiples organisations qui sont accréditées pour assister aux débats et événements – certains meetings ne sont pas accessibles avec le badge « observer », mais peuvent être diffusé en direct dans une autre pièce. Dès 1992, lors de la conférence de Rio, l’Agenda 21 des Nations Unies reconnaît l’importance de la participation du public à la prise de décision ; il les proclame même comme des éléments indispensables à la réalisation du développement durable[1]. Ces groupes d’acteurs non-étatiques, ou « major groups », accrédités pour les COPs sont classés en neuf catégories décrites dans un jargon onusien : BINGO (les représentants du secteur privé et de l’industrie), ENGO (les représentants des ONG environnementales), TUNGO (les représentants des syndicats), YOUNGO (les organisations de jeunesse), IPO (les représentants des peuples autochtones), LGMA (les administrations locales), RINGO (les instituts de recherches), Farmers (les représentants des organisations agricoles) et Women and Gender.
Ils se réunissent chaque matin pour discuter de manière informelle, échanger des informations, conseils et préparer leur journée. C’est l’opportunité de se coordonner pour faire valoir leur point de vue.
Réunion RINGO du 04 décembre 2018
Leur présence en tant qu’observateurs leur laisse une opportunité de discussion et de recherche d’influence. Effectivement, seuls les représentants des Etats sont impliqués dans les négociations, mais des espaces d’échanges et de rencontres sont possibles. La marge de manœuvre laissée aux observateurs dépend en partie des pays. Certains groupes sont directement représentés au sein des COPs, et certains pays, peu nombreux mais dont la Belgique fait partie, permettent aux ONG, comme Greenpeace par exemple, de donner des avis lors de discussions avec des représentants belges. Cependant, ces groupes ont développé d’autres manières de se faire entendre. À titre d’exemple, l’Institute for Sustainable Developpement, un think-tank indépendant, diffuse quotidiennement un bulletin qui résume les informations liées aux négociations de la veille (voici le lien vers la version électronique : http://enb.iisd.org/vol05/enb05204f.html).
Leur présence en tant qu’observateurs leur laisse une opportunité de discussion et de recherche d’influence. Effectivement, seuls les représentants des Etats sont impliqués dans les négociations, mais des espaces d’échanges et de rencontres sont possibles. La marge de manœuvre laissée aux observateurs dépend en partie des pays. Certains groupes sont directement représentés au sein des COPs, et certains pays, peu nombreux mais dont la Belgique fait partie, permettent aux ONG, comme Greenpeace par exemple, de donner des avis lors de discussions avec des représentants belges. Cependant, ces groupes ont développé d’autres manières de se faire entendre. À titre d’exemple, l’Institute for Sustainable Developpement, un think-tank indépendant, diffuse quotidiennement un bulletin qui résume les informations liées aux négociations de la veille (voici le lien vers la version électronique : http://enb.iisd.org/vol05/enb05204f.html).
Il est tout de même à noter que l’influence de ces organismes non-étatiques reste limitée : la négociation dépend principalement des agendas des Etats et de leur position politique et idéologique sur le sujet du changement climatique[2]. L’enjeu pour ces groupes est avant tout de mobiliser l’opinion publique et de construire une pression démocratique différente[3]. Cependant, selon Christophe Buffet, diplômé du centre Alexandre Koyré, le dialogue entre les représentants de la société civile et les acteurs impliqués dans les négociations se renforcent peu à peu. Analyse qui va à l’encontre de celle proposée par Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS, qui parle davantage de l’abandon de l’utopie qui prévalait dans les années 1990-2000, selon laquelle la société civile aurait l’opportunité de contraindre les arènes internationales[4].La Young and Future Generations DayLa Young and Future Generations DayComme nous l’avons vu, les COPs mettent à l’honneur les « major groups » en leur dédiant une journée, durant laquelle ils sont mis en avant. J’ai rencontré à cette occasion Clémence Janssens, la jeune déléguée francophone belge et représentante du Conseil de la Jeunesse dans la circonscription YOUNGO cette année. Avec son homologue néerlandophone, Nele van Hoyweghen, elles représentent les intérêts des jeunes belges à la COP 24. Elle nous parle dans cette interview de sa fonction et de l’organisation de ses journées à la COP.
[1] Nations Unies, Agenda 21, Chapitre 23, préambule, paragraphe 23, alinéa 2.
[2]Sylvie Ollitrault, « Les ONG, des outsiders centraux des négociations climatiques ? », Revue internationale et stratégique 2018/1 (N° 109), pp. 138
[3] Ibidem, pp. 139
[4] Ibidem, pp. 142
[1] Nations Unies, Agenda 21, Chapitre 23, préambule, paragraphe 23, alinéa 2.
[2]Sylvie Ollitrault, « Les ONG, des outsiders centraux des négociations climatiques ? », Revue internationale et stratégique 2018/1 (N° 109), pp. 138
[3] Ibidem, pp. 139
[4] Ibidem, pp. 142