Séance d’inauguration de la COP 24 : quelques points clés – Juliette Garain
La COP 24 s’est ouverte ce lundi 3 décembre avec un discours inaugural à six voix, médié par le président de cette COP, Michał Kurtyka, secrétaire d’Etat au ministère de l’Energie en Pologne.
Nous y avons retrouvé le président polonais, Andrzej Duda, la présidente de l’assemblée générale de l’ONU, Patricia Espinosa, le secrétaire exécutive de l’UNFCCC, António Guterres, le ministre polonais de l’environnement, Henryk Kowalczyk, le maire de Katowice, Marcin Krupa et Kristalina Georgieva, de la Banque Mondiale.
Entrant directement dans le vif du sujet, António Guterres commence son élocution par cette phrase, simple mais emblématique : « we are in troubles ». Il rappelle les grands enjeux liés à cette COP : la nécessité d’augmenter les ambitions des Etats, en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre, et l’urgence de concrétiser l’Accord de Paris. Il soulignera ensuite la responsabilité collective que représente l’investissement pour le climat, la COP 24 étant le lieu qui « offre une voie obligatoire pour transformer le monde et l’améliorer ».
Les différentes prises de parole lors de cette séance se sont caractérisées par trois points communs. Premièrement, comme António Guterres, ils ont tous insisté sur l’enjeu phare de la COP : celui de trouver un accord sur la manière de mettre en œuvre l’Accord de Paris. Pour tous, la légitimité et la crédibilité de cet accord se jouera lors de cette COP. Deuxièmement, ils ont souligné la nécessité absolue du multilatéralisme dans le dossier climat. À l’heure où les replis nationalistes se font ressentir en Europe et sur la scène internationale (à coups de « make America great again » ou la variante originale « make Brazil great again »), la question des ambitions étatiques de rester dans le dialogue international peut s’avérer cruciale.
Pour finir, ils ont tous abordé la question de la transition juste, pourtant longtemps sous-estimée dans les négociations. Presque en échos au mouvement des gilets jaunes, ils ont affirmé la volonté d’accompagner les citoyens dans cette évolution - que la prise en compte des inégalités face à la transition soit abordée sur le plan national ou international. Le président Polonais a mentionné l'importance des mécanismes de dialogue social.
Sur ce sujet, David Attenborough de la BBC nous a présenté la dernière nouveauté des Nations-Unies : le People Seat. Conscients que la transition peut entraîner des résistances sociales si elle n’est pas accompagnée, pour paraphraser le Président polonais, ils ont mis en place ce siège virtuel qui permet à tous de faire entendre sa voix, à côté de celles des dirigeants, délégations et autres organisations présentes à la COP24 (via le hashtag #TakeYourSeat). Cette innovation a permis à la présidence polonaise de se targuer d’accueillir la première COP digitale !