Vers la fin des hydrofluorocarbures (HFC)
Dans la nuit du 15 au 16 octobre, 197 pays ont signé l’amendement de Kigali. Cela ne vous dit peut-être rien, mais il s’agit vraisemblablement d’un pas très important dans la lutte contre le réchauffement climatique.

A Kigali, capitale du Rwanda, les 197 états signataires du protocole de Montréal se sont réunis. Pour rappel, le protocole de Montréal est un accord datant de 1989 abolissant l’usage des chlorofluorocarbures, communément appelés gaz CFC. L’accord de Montréal avait pour but de lutter contre la destruction de la couche d’ozone. Et les rapports scientifiques confirment les signes d’un rétablissement de celle-ci [1].
Ces 197 états se sont cette fois mis d’accord sur une disparition progressive des hydrofluorocarbures, ou fluides HFC. Ceux-ci sont les principaux substituts aux gaz CFC. En effet, ils remplissent le même rôle dans les systèmes de réfrigération comme les frigos ou les climatisations. Les émissions globales des principaux HFC ont augmenté de manière très significative depuis l’accord de Montréal : une multiplication par un facteur de près de 9 entre 1990 et 2010 [2] !
Le problème est que les fluides HFC sont extrêmement polluants. En effet, ils ont un potentiel de réchauffement global (PRG) très élevé. C’est-à-dire qu’une certaine masse de HFC émise va davantage réchauffer l’atmosphère qu’une même masse de CO2. Cela est dû à deux facteurs. D’abord, les gaz HFC ont une longue durée de vie. Une fois émis, ils restent généralement longtemps dans l’atmosphère. Ensuite, ils sont très efficaces pour absorber le rayonnement émis et donc conservent bien la chaleur au sein du système terrestre. A l’échelle de 100 ans, les PRG des deux fluides HFC les plus émis, le HFC-134 et le HFC-23, valent respectivement 1430 et 14800 [3]. Donc pour simplifier, un kg de HFC-23 réchauffera 14800 fois plus l’atmosphère en 100 ans qu’un kg de CO2 ! Voilà pourquoi l’amendement de Kigali est une véritable victoire dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, des scientifiques ont mis en évidence que la limitation de l’usage des HFC pourrait contribuer à diminuer de 0.5°C le réchauffement global prévu d’ici 2100 [4].
Le secrétaire d’état américain, John Kerry, a déclaré que cet accord constitue « un pas en avant monumental » et la présidente de la COP21 Ségolène Royale « souligne que cet accord permettra de renforcer l’objectif de l’accord de Paris ».
Quels substituts ? Bien sûr se pose la question du remplacement des HFC. Il existe d’autres fluides frigorigènes. Une première catégorie de ceux-ci sont naturels (ammoniac, hydrocarbures ou CO2 par exemple) et ont un PRG bien inférieur aux HFC. Mais ils présentent chacun au moins un gros inconvénient, une inflammabilité élevée ou une efficacité limitée. Dès lors, ce sont les hydrofluoroléfines qui semblent être la pièce maîtresse d’une substitution efficace et durable. Ce sont des molécules de synthèse (créées par des procédés chimiques). Celles-ci se dégradent rapidement dans l’atmosphère et ne sont donc pas un gaz à effet de serre nocif. De plus, « les HFO ont passé avec succès de nombreux tests de toxicité » affirme Denis Clodic, chercheur en énergétique à l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris. C’est un bel exemple qui nous démontre comment les avancées scientifiques nous permettent de trouver des solutions plus durables pour notre environnement.
Ces 197 états se sont cette fois mis d’accord sur une disparition progressive des hydrofluorocarbures, ou fluides HFC. Ceux-ci sont les principaux substituts aux gaz CFC. En effet, ils remplissent le même rôle dans les systèmes de réfrigération comme les frigos ou les climatisations. Les émissions globales des principaux HFC ont augmenté de manière très significative depuis l’accord de Montréal : une multiplication par un facteur de près de 9 entre 1990 et 2010 [2] !
Le problème est que les fluides HFC sont extrêmement polluants. En effet, ils ont un potentiel de réchauffement global (PRG) très élevé. C’est-à-dire qu’une certaine masse de HFC émise va davantage réchauffer l’atmosphère qu’une même masse de CO2. Cela est dû à deux facteurs. D’abord, les gaz HFC ont une longue durée de vie. Une fois émis, ils restent généralement longtemps dans l’atmosphère. Ensuite, ils sont très efficaces pour absorber le rayonnement émis et donc conservent bien la chaleur au sein du système terrestre. A l’échelle de 100 ans, les PRG des deux fluides HFC les plus émis, le HFC-134 et le HFC-23, valent respectivement 1430 et 14800 [3]. Donc pour simplifier, un kg de HFC-23 réchauffera 14800 fois plus l’atmosphère en 100 ans qu’un kg de CO2 ! Voilà pourquoi l’amendement de Kigali est une véritable victoire dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, des scientifiques ont mis en évidence que la limitation de l’usage des HFC pourrait contribuer à diminuer de 0.5°C le réchauffement global prévu d’ici 2100 [4].
Le secrétaire d’état américain, John Kerry, a déclaré que cet accord constitue « un pas en avant monumental » et la présidente de la COP21 Ségolène Royale « souligne que cet accord permettra de renforcer l’objectif de l’accord de Paris ».
Quels substituts ? Bien sûr se pose la question du remplacement des HFC. Il existe d’autres fluides frigorigènes. Une première catégorie de ceux-ci sont naturels (ammoniac, hydrocarbures ou CO2 par exemple) et ont un PRG bien inférieur aux HFC. Mais ils présentent chacun au moins un gros inconvénient, une inflammabilité élevée ou une efficacité limitée. Dès lors, ce sont les hydrofluoroléfines qui semblent être la pièce maîtresse d’une substitution efficace et durable. Ce sont des molécules de synthèse (créées par des procédés chimiques). Celles-ci se dégradent rapidement dans l’atmosphère et ne sont donc pas un gaz à effet de serre nocif. De plus, « les HFO ont passé avec succès de nombreux tests de toxicité » affirme Denis Clodic, chercheur en énergétique à l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris. C’est un bel exemple qui nous démontre comment les avancées scientifiques nous permettent de trouver des solutions plus durables pour notre environnement.
par Vincent Verjans
29/10/2016
29/10/2016
[1] Scientific Assessment of Ozone Depletion de la NOAA en 2006
[2] Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR), en 2012
[3] GIEC, Changements climatiques, 2007
[4] Y.Xu, D.Zaelke, G.Velders and V.Ramanathan (2013), The role of HFCs in mitigating 21st century climate change, Atmospheric Chemistry and Physics
[2] Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR), en 2012
[3] GIEC, Changements climatiques, 2007
[4] Y.Xu, D.Zaelke, G.Velders and V.Ramanathan (2013), The role of HFCs in mitigating 21st century climate change, Atmospheric Chemistry and Physics